Les troubles spécifiques du langage et des apprentissages, communément appelés troubles dys (dyslexie, dysorthographie, dyscalculie, etc.), nécessitent une prise en charge individualisée. Elle doit également être continue pour assurer un parcours de santé adapté à chaque enfant. Voici les étapes essentielles pour un accompagnement efficace.
La Haute Autorité de Santé préconise un parcours de soin spécifique que je vous invite à consulter pour plus de détails.
- Le dépistage précoce : première étape cruciale
- Une prise en charge adaptée dès le diagnostic
- Le suivi régulier et l'ajustement des interventions
- Les dispositifs scolaires d'adaptation aux troubles dys
- Quand passer au niveau 2 ou 3 ?
- Le Rôle des Parents et de la Famille
- Les Défis et les Solutions
- Conclusion
Le dépistage précoce : première étape cruciale
Le dépistage des troubles dys peut être initié par plusieurs acteurs : la famille, les enseignants, ou les professionnels de santé. Il peut s’agir du médecin de famille, de la PMI ou du personnel de l’Éducation nationale.
Repérer ces troubles le plus tôt possible permet une intervention rapide, limitant ainsi les conséquences sur le parcours scolaire et le développement de l’enfant.
Une prise en charge adaptée dès le diagnostic
Une fois le trouble identifié, une prise en charge thérapeutique spécifique doit être mise en place. Celle-ci inclut :
- Orthophonie pour les troubles du langage oral et écrit.
- Ergothérapie et psychomotricité pour les troubles d’organisation du geste et de la coordination.
- Neuropsychologie pour des troubles cognitifs plus complexes.
La prise en charge est hiérarchisée en fonction de la gravité et de la complexité du trouble. Pour les cas simples, le suivi est principalement assuré par les professionnels de proximité sous la supervision du médecin traitant de l’enfant.
Pour en savoir plus sur les différents professionnels et sur leur interventions, je vous conseille de lire cet article dédié.
Le suivi régulier et l’ajustement des interventions
Le suivi de l’enfant en cours de rééducation est essentiel. Les professionnels impliqués doivent, en effet, évaluer régulièrement les progrès réalisés et réajuster les objectifs thérapeutiques.
Si les progrès sont significatifs, l’arrêt de la rééducation peut être envisagé. En cas de résultats insuffisants ou de persistance des troubles, une orientation vers un niveau de prise en charge plus spécialisé (niveau 2 ou 3) sera nécessaire.
Le détails des critères de niveau 1, 2 et 3 sont indiqués sur le parcours de soin de la HAS précédemment cité.
Les dispositifs scolaires d’adaptation aux troubles dys
Pour garantir une bonne intégration scolaire, plusieurs dispositifs peuvent être mis en place :
- PAP (Plan d’Accompagnement Personnalisé) ou PPS (Projet Personnalisé de Scolarisation) selon les besoins. Plus d’informations sur monparcourshandicap.gouv
- Aide humaine (AESH) ou matériel pédagogique spécifique.
- Orientation vers ULIS (Unités Localisées pour l’Inclusion Scolaire), IME (Institut Médico-Éducatif), ou SESSAD (Services d’Éducation Spéciale et de Soins à Domicile) en cas de besoin mais bien plus rares.
La mise en place de PPRE renforcera les demandes ultérieures. Il est donc essentiel de les établir en amont. En générale, une équipe éducative peut être mise en place si les PPRE s’avèrent insuffisants et on peut alors mettre en place le PAP ou le PPS.
Les délais sont très variables en fonction des besoins des élèves, des éléments alertants et des équipes éducatives.
Quand passer au niveau 2 ou 3 ?
Le passage à un niveau de prise en charge supérieur intervient lorsque le diagnostic est difficile, que les résultats de la prise en charge de niveau 1 sont insuffisants, ou qu’une complexité liée à des comorbidités est suspectée.
Ce niveau de prise en charge implique une coordination accrue entre les différents professionnels pour élaborer un plan d’intervention plus adapté.
Le Rôle des Parents et de la Famille
Les parents sont souvent les premiers à détecter les signes d’un trouble dys chez leur enfant. Leur implication est essentielle tout au long du processus de prise en charge.
Il est important qu’ils se forment, qu’ils se renseignent sur les troubles dys, et qu’ils restent en communication régulière avec les enseignants et les professionnels de santé.
Les échanges constants entre tous les acteurs permettent d’ajuster l’accompagnement en fonction des progrès de l’enfant et de ses besoins.
Les Défis et les Solutions
Bien que des progrès aient été réalisés, de nombreux défis subsistent dans la prise en charge des troubles dys.
Parmi les obstacles les plus courants, on peut citer le manque de formation des enseignants. Malgré les demandes régulières, celles-ci restent assez rares.
D’autre part, les démarches administratives sont longues. Cela engendre certains retards dans la mise en place des aménagements scolaires notamment en ce qui concerne les AESH. Tout au long de ma carrière d’enseignante, j’ai eu le sentiment que mes élèves n’étaient jamais prioritaires et qu’il fallait lourdement insister pour espérer que quelque chose soit enfin mis en place.
Le manque de personnel est très problématique et engendre des prises en charge très insuffisantes. Les psychologues et infirmiers/ères scolaires couvrent des territoires de plus en plus larges. De ce fait, à bien des endroits, ils sont moins présents dans les écoles pour les premiers diagnostics.
Enfin, dans certaines régions, il peut être difficile de trouver des professionnels. Enseignante dans le Val d’Oise, je n’ai cessé de voir le délai de premier rendez-vous pour un bilan orthophonique se rallonger. Bien des familles finissaient par abandonner le projet de chercher un suivi. Malgré son importance, je ne peux pas les blâmer mais uniquement compatir.
Pour y remédier, il est essentiel de renforcer la formation des personnels éducatifs, de recruter et de simplifier les démarches administratives.
Conclusion
La prise en charge des troubles dys doit être flexible, continue, et adaptée aux besoins spécifiques de chaque enfant.
Il est possible de maximiser les chances de réussite pour ces enfants en combinant :
- dépistage précoce
- interventions thérapeutiques ciblées
- suivi régulier
- intégration scolaire avec des dispositifs appropriés
Pour aller plus loin, l’expertise collective de l’Inserm propose un bilan des données scientifiques sur la dyslexie, la dysorthographie et la dyscalculie.
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