Le Trouble du Spectre de l’Autisme (TSA) est un terme qui regroupe une variété de manifestations cliniques. Elles sont caractérisées par des altérations dans la communication, l’interaction sociale, ou alors des comportements répétitifs ou restreints.
Considéré comme un trouble neurodéveloppemental (TND), il s’inscrit également dans la neuroatypie. Celle-ci inclut toutes les variations du développement neurologique et du fonctionnement cérébral.
- Un trouble neurodéveloppemental et une forme de neuroatypie
- Impact sur la scolarité et les interactions sociales
- Hypersensibilité et hyposensibilité
- Au-delà des stéréotypes : La réalité du TSA
- Peut-on “guérir” du Trouble du Spectre de l’Autisme ?
- Les diagnostics tardifs
- Quelques chiffres et ressources pour aller plus loin
- Conclusion
Un trouble neurodéveloppemental et une forme de neuroatypie
Les troubles neurodéveloppementaux (TND) désignent un ensemble de troubles qui affectent le développement cognitif, émotionnel ou comportemental de l’enfant.
Le TSA en fait partie, tout comme le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) ou les troubles spécifiques du langage et des apprentissages.
La neuroatypie, quant à elle, est un terme plus large. Elle englobe les individus dont le fonctionnement neurologique diffère de ce qui est typiquement observé.
L’autisme, qui touche environ 1 % de la population mondiale, est un exemple typique de neuroatypie, tout comme les autres TND.
Impact sur la scolarité et les interactions sociales
Les enfants et adultes autistes peuvent rencontrer des difficultés significatives dans leur parcours scolaire et leurs interactions sociales.
Sur le plan scolaire, l’environnement classique, souvent bruyant et peu adapté, peut provoquer une surcharge sensorielle, entraînant stress et fatigue. Si l’équipe éducative ne met pas en place des aménagements particuliers, ces défis peuvent parfois mener à un décrochage scolaire.
Le TSA affecte également les interactions sociales, notamment en raison des difficultés à comprendre les codes sociaux implicites et à interpréter les émotions des autres. Cela peut entraîner un isolement social et une incompréhension de la part de l’entourage, rendant les relations interpersonnelles plus complexes.
Précisons cependant que les personnes ayant un Trouble du Spectre de l’Autisme ne sont pas privées de relations sociales. Elles suscitent certes des difficultés mais les personnes ayant un TSA peuvent apprendre les codes sociaux. Cette capacité d’adaptation peut par ailleurs camoufler le trouble et rendre le diagnostic plus complexe.
Hypersensibilité et hyposensibilité
L’une des caractéristiques du Trouble du Spectre de l’Autisme est la variation des sensibilités sensorielles. Certains individus autistes peuvent être hypersensibles, ressentant les bruits, les lumières ou les textures de manière intense, ce qui peut devenir une source d’inconfort quotidien.
À l’inverse, d’autres peuvent présenter une hyposensibilité, ayant besoin de stimulations sensorielles intenses pour ressentir quelque chose.
Nous devons prendre en compte ces particularités pour adapter l’environnement des personnes autistes, tant à l’école qu’à la maison.
Par exemple, il existe des vêtements adaptés aux personnes ayant une sensibilité tactile particulière. On limite les coutures, les boutons et autres fermetures éclairs qui peuvent générer un véritable stress.
A contrario, pour les personnes hyposensibles, on peut trouver des objets stimulants tels que les couettes lestées, les lampes fluorescentes, les jouets à picots…
Au-delà des stéréotypes : La réalité du TSA
Le Trouble du Spectre de l’Autisme souffre encore de nombreux stéréotypes.
L’image de l’enfant autiste coupé du monde, ou celle du “génie incompris” popularisée par des films et des séries, ne correspond qu’à une minorité de cas.
En réalité, le spectre de l’autisme est vaste, et chaque personne autiste est unique avec ses propres forces, défis, et particularités. La compréhension et l’acceptation de cette diversité sont essentielles pour construire une société plus inclusive.
Cependant, les stéréotypes ont la vie dure. Le corps enseignant et médical ainsi que les parents doivent dépasser l’image populaire.
Au cours de ma carrière d’enseignante, la réaction de certain.e.s collègues vis-à-vis de mon élève autiste m’a surprise. Bien qu’habituellement bienveillant.e.s et à l’écoute des élèves, ils/elles ont pris beaucoup de temps à prendre en compte ses particularités.
Ne se balançant pas d’avant en arrière, n’ayant pas le regard fuyant, elle ne correspondait pas à l’image qu’ils et elles se faisaient d’une personne autiste. L’enfant ayant souvent recours à la violence pour se faire comprendre ou pour exprimer un désaccord, il était souvent difficile de communiquer avec elle.
Or, en prenant le temps de discuter en dehors de ses crises caustiques, j’ai appris à anticiper ses besoins. Les adaptations mises en place ont limité ces moments explosifs sur mon temps de classe.
Peut-on “guérir” du Trouble du Spectre de l’Autisme ?
Si l’on ne guérit pas du TSA, il est cependant possible de le faire évoluer. Ce qui pose problème dans le TSA ce n’est pas son irrémédiabilité, c’est le fait de le considérer comme tel. Au contraire, en écoutant attentivement, on permet à l’enfant ou l’adulte d’exprimer son besoin spécifique. Ce temps d’échange permet de mieux comprendre les intentions des autres et de mieux vivre certaines situations problématiques.
Avec une écoute attentive des besoins particuliers de la personne concernée, on peut trouver des solutions adaptées. Il est parfois difficile d’accorder ce temps en classe pour les enseignants. Une autre personne ressource peut très bien jouer ce rôle. Par exemple, le ou la directeur.rice ou le CPE peuvent accueillir le discours de l’enfant hors de la classe.
D’autre part, bien que le TSA impacte la vie quotidienne des personnes, il ne doit pas être vu uniquement sous son aspect de handicap. Le Trouble du Spectre de l’Autisme est également une richesse. Percevoir le monde différemment apporte un regard neuf sur bien des aspects de notre société. Écouter ce que ces personnes ont à dire, adultes et enfants, nous élève collectivement dans notre conception du monde.
Les diagnostics tardifs
Bien que les troubles apparaissent dès la petite enfance, le diagnostic peut prendre des années avant d’être posé. Comme les autres neuroatypies, l’entourage ne comprend pas toujours la complexité et la variété du TSA.
Certains signes peuvent être mal interprétés et engendrer des erreurs de diagnostic. Une personne témoignait sur instagram de son parcours. Sa soignante ne parvenait pas à poser un diagnostic. Certains critères relevaient de la bipolarité, du trouble de la personnalité borderline… Son diagnostic TSA n’a été posé que huit ans après.
D’autre part, un TSA ne vient pas toujours seul. Une personne peut présenter des signes du trouble du spectre de l’autisme mais également être HPI, dys, TDA/H… Parfois, tout à la fois façon salade de fruits. Le diagnostic peut être compliqué si l’on ne considère pas la possibilité de ces comorbidités.
Quelques chiffres et ressources pour aller plus loin
En France, environ 700 000 personnes sont touchées par le Trouble du Spectre de l’Autisme, avec un diagnostic qui concerne une naissance sur 100. Pour accompagner et mieux comprendre le TSA, voici quelques ressources.
Autisme France est une association de soutien pour les familles et les personnes concernées.
Je vous invite à consulter le dossier autisme de l’INSERM si vous souhaitez savoir où en est la recherche sur le sujet.
Le site comprendrelautisme.com donne pas mal d’éléments de compréhension. Ils expliquent notamment les missions des Centres de Ressources Autisme (CRA).
Pour trouver le centre de votre région, tapez CRA et le nom de votre région sur votre moteur de recherches. Vous pouvez retrouver celui de l’Ile de France en cliquant sur ce lien : craif.org
Conclusion
Le Trouble du Spectre de l’Autisme est un aspect de la diversité humaine. Souvent méconnu ou mal compris, il mérite cependant toute notre attention.
En sensibilisant et en informant sur les réalités de ce trouble, nous pouvons contribuer à un environnement plus adapté et bienveillant pour tous.
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