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Neuroatypie - penser autrement

La neuroatypie : Définition et caractéristiques

Vous avez peut-être entendu parler de neuroatypie ou de personnes neuroatypiques. Nous allons tenter de définir ces termes afin de mieux comprendre le fonctionnement particulier des neuroatypiques.

Définition des termes

La neuroatypie, aussi appelée neurodivergence, est une manière de penser et d’appréhender le monde différente de la norme.

Sont neuroatypiques les personnes qui ont donc un fonctionnement intellectuel différent des individus neurotypiques.

La neurodiversité est un terme qui permet de faire transparaitre l’hétérogénéité des profils cérébraux et englobe donc les neuroatypiques et neurotypiques.

Les neuroatypies ont longtemps été sous-évaluées, mal diagnostiquées. Nous les avons tantôt considérées comme des maladies tantôt ignorées. Désormais, nous les considérons davantage comme des troubles dans le sens où elles ne correspondent pas à la norme. Mais être neuroatypique n’est pas nécessairement une source de difficultés.

Nous pouvons voir cette capacité à regarder le monde et à réfléchir différemment comme une richesse. Mieux comprendre ces particularités est une manière de permettre un épanouissement personnel, scolaire ou professionnel chez l’adulte et chez l’enfant.

Les types de neuroatypie

Le terme de neuroatypie regroupe 5 grands profils. Ils peuvent être isolés mais sont bien souvent entremêlés. Il n’est pas rare après un diagnostic HPI de découvrir une dyslexie ou une dyspraxie ou inversement par exemple.

  • HPI (Haut Potentiel Intellectuel)
  • TDAH (Trouble du Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité)
  • TSA (Trouble du Spectre Autistique)
  • Les troubles dys : dyslexie, dyscalculie, dyspraxie, dysorthographie, dysphasie, dysgraphie
  • HPS (Hypersensibilité)

L’organisation de la pensée

Penser le monde différemment c’est avoir des chemins de réflexion et d’apprentissage originaux.

Les idées fusent et il n’est pas simple de les organiser. Il arrive parfois que celles-ci soient si nombreuses et si rapides qu’il est difficile de prendre le temps de les noter. Certains enfants rencontrent ainsi des difficultés dans la production d’écrit, non pas parce qu’ils n’ont pas d’idées, mais parce qu’ils en ont trop. Comment choisir tel personnage de mon récit alors que tant d’autres pourraient être intéressants.

Le tri des idées et des informations peut donc être problématique. Faire des choix, hiérarchiser sont autant de compétences qui peuvent être sources de difficultés. Ainsi, les outils pédagogiques traditionnels peuvent ne pas être adaptés à une démarche intellectuelle hors norme. Nous pouvons proposer des guides à la réflexion pour simplifier cette tâche. Nous pouvons également différencier les stratégies d’apprentissage .

La communication des neuroatypiques

Communiquer entre neuroatypiques et neurotypiques peut parfois mener à des difficultés d’interprétation.

Les émotions sont souvent difficiles à verbaliser. Les neuroatypiques les ressentent de manière souvent très intenses. Elles sont parfois mal comprises, trop précises pour être transcrites par de simples mots. D’autre part, le référentiel habituel des émotions ne correspond pas tout à fait au ressenti des personnes neuroatypiques.

Dans les livres pour enfants, les auteurs décrivent souvent les 6 émotions de bases. Toutefois, cela semble beaucoup trop imprécis quand on est submergé par une multitude de nuances d’émotions. La peur, la joie, la colère semblent des mots superficiels quand il s’agit de décrire des degrés d’émotions entremêlées. La collection de livres Gaston la licorne pour les jeunes lecteurs est déjà plus utile pour se rapprocher de ce que ressent l’enfant.

Se sentir différent

S’il est parfois difficile de déceler la neuroatypie, l’enfant, lui, sent très souvent qu’il est différent. Les autres enfants peuvent parfois, avec ou sans tact, faire comprendre cette altérité par des remarques.

De ce fait, l’enfant peut mal vivre cette sensation d’être « bizarre », pas comme les autres. Cela engendre une sensation d’isolement social. Même si l’enfant est entouré d’amis, il peut sentir cette distinction.

Par conséquent, c’est à nous, adulte, de montrer aux enfants que leur altérité est une richesse. Par ailleurs, les êtres humains sont tous dissemblables et uniques. Nous devons mettre en valeur les particularités de chacun avec bienveillance.

C’est la neurodiversité qu’il s’agit là de mettre en avant et non la scission entre neuroatypiques et neurotypiques.

S’adapter au monde

Il est courant que les neuroatypiques adoptent un « faux self ». Pour s’adapter au monde qui ne les prend pas en compte, ils adoptent un masque social qui leur permet de se dissimuler dans la foule.

En outre, l’être humain est un animal grégaire qui a besoin d’intégrer un groupe. Cette sensation de différence peut être lourde à porter. Pour éviter cela, l’enfant et l’adulte neuroatypique vont adopter les codes sociaux et de communication des neurotypiques.

Enfin, si le port de ce masque facilite les interactions sociales, elle a l’inconvénient de dissimiler les attentes et les caractéristiques propres à l’enfant ou l’adulte neuroatypique. Cela peut être notamment problématique lorsqu’il s’agit d’exprimer ses émotions.

Emotions et pensées intensives

Point commun particulièrement présent chez les HPI, TDAH et hypersensibles, la neuroatypie signifie souvent l’excès.

Les émotions peuvent être vives, très vives, trop vives. Quand on aime, on aime intensément. Les colères semblent insurmontables. Les frustrations sont intolérables.

Ainsi, les personnes neurotypiques peuvent parfois mal comprendre le décalage entre l’événement source d’émotions et l’intensité de la réaction. La personne semble excessive, hystérique, incontrôlable.

Cette réaction est également incomprise par les personnes qui ressentent ces émotions. Celles-ci sont bien réelles, tellement vives qu’il est difficile d’accepter que l’autre ne peut pas comprendre cette intensité.

Les pensées peuvent également être excessives. La quantité d’idées submerge parfois les personnes à Haut Potentiels Intellectuels (HPI). Les multiples les chemins que celles-ci prennent les noient également. La pensée en arborescence peut être problématique si elle est mal maitrisée. Elle est époustouflante quand elle est contrôlée.

Il faut se figurer un arbre à pensées où chaque embranchement serait un chemin intellectuel nouveau, une façon de traiter une information original. Il s’agit d’apprendre à ne pas se perdre dans ces ramifications.

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