Le trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H) est un terme qui revient souvent sans savoir réellement de quoi il s’agit. Mais qu’est-ce que le TDA et le TDA/H ?
Il est généralement associé à des difficultés scolaires, des comportements perturbateurs, ou à des enfants particulièrement distraits.
Il existe une grande confusion entre les termes TDA et TDAH. Or, l’hyperactivité n’est pas toujours constatée.
Cet article a pour but de clarifier ces notions et de guider les parents qui se demandent si leur enfant pourrait être concerné. Il peut également éclairer les adultes qui suspectent un TDA/H pour eux-mêmes.
- Différences entre le TDA et le TDAH ?
- Pourquoi et quand diagnostiquer un TDA/H ?
- Comment se déroule le diagnostic du TDA/H ?
- Médicamentation : Quand est-elle nécessaire ?
- Les aspects positifs du TDA/H
- Les difficultés rencontrées par les enfants atteints de TDA/H
- Des différences de manifestations entre les filles et les garçons ?
- Et si ce n’était pas un TDA/H ?
- Conclusion
Différences entre le TDA et le TDAH ?
Le TDA (Trouble Déficitaire de l’Attention)
Le TDA se caractérise principalement par des difficultés à maintenir l’attention et à rester concentré sur une tâche.
Les enfants et adultes présentant un TDA peuvent sembler dans la lune, oublier des consignes, ou avoir du mal à organiser leurs activités.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le TDA ne s’accompagne pas nécessairement d’hyperactivité.
Le TDAH (Trouble Déficitaire de l’Attention avec Hyperactivité)
Le TDAH inclut les mêmes symptômes de déficit de l’attention que le TDA, mais avec l’ajout d’une hyperactivité et/ou d’une impulsivité.
Les enfants et adultes atteints de TDAH peuvent avoir du mal à rester en place, à attendre leur tour, ou à contrôler leurs impulsions. Ils peuvent aussi avoir tendance à interrompre les autres ou à agir sans réfléchir aux conséquences.
Le TDAH est un trouble du neurodéveloppement (TND). Il appartient à la catégorie des TSLA (Troubles spécifiques du langage et des Apprentissages) puisqu’il perturbe sensiblement l’attention.
Les TND sont elles-mêmes des neuroatypies.
Pourquoi et quand diagnostiquer un TDA/H ?
Il peut être nécessaire de diagnostiquer le TDA/H pour plusieurs raisons :
- Soutien adapté : Un diagnostic permet de mettre en place des stratégies pédagogiques et comportementales adaptées à l’enfant. Cela peut faire une grande différence dans son quotidien, que ce soit à l’école ou à la maison. Pour les adultes, il s’agit aussi de verbaliser ses besoins spécifiques.
- Compréhension : Savoir qu’un enfant a un TDA/H peut aider à comprendre certaines de ses réactions ou difficultés. Cela évite de mal interpréter son comportement et de lui reprocher ce qui est en réalité une conséquence de son trouble. Le diagnostic permet aussi de ne plus se juger négativement. En effet, les enfants et adultes concernés ont tendance à culpabiliser sur leurs comportements et leurs difficultés.
- Préparation à l’avenir : Un diagnostic précoce permet de mieux préparer l’enfant à gérer son trouble à l’âge adulte. Il pourra ainsi développer des stratégies pour mieux s’organiser et se concentrer. Certains le font sans s’en rendre compte cependant.
Il est conseillé de réaliser un test lorsque des signes de TDA/H sont persistants, qu’ils interfèrent avec les performances scolaires de l’enfant, ses relations avec les autres, ou son estime de soi.
Comment se déroule le diagnostic du TDA/H ?
Le diagnostic du TDA/H est un processus rigoureux. Les tests en ligne, comme souvent, ne sont pas suffisants et peuvent parfois amener à de faux diagnostics.
Bien souvent, les enseignants alertent d’attitudes évocatrices. Malheureusement, la formation n’est pas toujours suffisante pour percevoir les signaux. Ainsi, les enseignants alertent lorsque les comportements sont problématiques pour l’enfant et la classe. Or, une personne ayant un TDA/H n’est pas toujours perturbatrice.
Les parents peuvent aussi se rendre compte d’un manque d’attention de leur enfant, de tâches domestiques difficiles à finaliser, de besoin constant de mouvements…
Lorsque des doutes apparaissent, et si les signaux semblent poser difficulté à l’enfant, les parents peuvent dans un premier temps en parler à leur médecin traitant.
Celui-ci pourra orienter la famille vers un médecin spécialiste du TDA/H (pédiatre, neurologue, pédopsychiatre, neuropsychologue).
Le professionnel de santé discutera avec l’enfant et ses parents pour mieux comprendre les symptômes, leur évolution, et leur impact sur la vie quotidienne.
Les parents, enseignants, et éventuellement l’enfant lui-même remplissent des questionnaires standardisés. Ils permettent de recueillir des informations sur le comportement de l’enfant dans différentes situations.
Médicamentation : Quand est-elle nécessaire ?
La question de la médicamentation dans le traitement du TDA/H est délicate et suscite souvent de nombreuses interrogations chez les parents et les patients.
C’est au soignant de prendre cette décision en accord avec la famille. Voici ce qu’il est essentiel de savoir :
Quand la médicamentation est-elle nécessaire ?
Les médicaments peuvent être envisagés lorsque les symptômes du TDA/H sont particulièrement sévères et impactent significativement la vie quotidienne de l’enfant ou de l’adulte.
Malgré les stratégies non médicamenteuses mises en place, les troubles impactent fortement le quotidien de la personne concernée. Les médicaments peuvent aider à améliorer la concentration, réduire l’impulsivité, et diminuer l’hyperactivité.
Quand la médicamentation n’est-elle pas nécessaire ?
Si les symptômes sont modérés et peuvent être gérés efficacement avec des approches non médicamenteuses. Les thérapies comportementales, les aménagements scolaires, et un soutien parental structuré peuvent suffire.
Décision du soignant
C’est le professionnel de santé, après une évaluation approfondie, qui détermine si la médicamentation est nécessaire. Il est essentiel de respecter son avis, mais les parents ont aussi le droit de consulter plusieurs spécialistes pour obtenir un contre-avis. Cela permet d’avoir une vision plus complète avant de prendre une décision importante pour la santé de leur enfant.
Il est crucial de suivre les recommandations des professionnels de santé et de discuter régulièrement avec eux de l’évolution de l’enfant sous traitement, afin d’ajuster la prise en charge si nécessaire. La médication peut être très précieuse ou inutile. Chaque cas est différent.
Les aspects positifs du TDA/H
Il est important de souligner que le TDA/H n’est pas seulement synonyme de difficultés. Les personnes atteintes de ce trouble possèdent souvent des qualités particulières, telles que :
- La créativité : Leur esprit peut être très inventif et générer des idées nouvelles.
- La capacité à gérer plusieurs tâches : L’impulsivité et la rapidité de pensée peuvent leur permettre de jongler avec plusieurs projets en même temps.
- L’énergie : Leur énergie peut être un atout dans des situations où il faut être dynamique et réactif.
- L’hyperfocalisation : Lorsqu’ils sont passionnés par une tâche, ils peuvent s’y plonger complètement et atteindre des niveaux de concentration très élevés. Cela peut sembler paradoxal mais c’est pourtant un atout très précieux.
Les difficultés rencontrées par les enfants atteints de TDA/H
Malgré ces aspects positifs, le TDA/H s’accompagne de défis qui peuvent compliquer le quotidien de l’enfant :
- Difficultés scolaires (ou professionnelles pour les adultes) : Les problèmes d’attention peuvent entraîner des lacunes dans les apprentissages, des oublis de devoirs, ou des notes en baisse.
- Relations sociales compliquées : L’impulsivité peut parfois conduire à des conflits avec les camarades ou les adultes
- Estime de soi : Une personne qui se sent constamment en échec peut développer une faible estime de lui-même. D’où l’intérêt de mettre en valeur les aspects positifs, bien réels, du TDA/H.
- Gestion des émotions : Ils peuvent avoir du mal à contrôler leurs émotions, ce qui peut les rendre plus vulnérables au stress, à l’anxiété ou à la frustration.
Des différences de manifestations entre les filles et les garçons ?
Il est courant de dire que les filles et les garçons ne se comportent pas de la même façon. Je retrouve régulièrement des articles et posts tentant de démontrer ces différences dans le contexte du TDAH. Le site d’Améli l’évoque également en précisant que les filles semblent sous-diagnostiquées.
Or, à la lecture de cet essai doctoral québécois, je m’interroge. L’autrice explique que les résultats d’études ne sont pas unanimes. Par ailleurs, elles sont parfois biaisées par une surreprésentation de garçons.
C’est donc avec des pincettes qu’il faut traiter ce sujet.
Il semblerait que les filles aient tendance à avoir une forme plus inattentive du TDA/H. Les garçons auraient, quant à eux, tendance à présenter davantage de symptômes d’hyperactivité et d’impulsivité.
Le TDAH est un trouble qui souffre beaucoup des stéréotypes. On a tendance à résumer celui-ci par le profil d’un élève perturbateur.
Or, les représentations de genres sont aussi stéréotypées. Les filles seraient plus douces et donc moins sujette à l’impulsivité et l’hyperactivité. Les enfants évoluent avec ces stéréotypes et les attentes sociales. Ils se comportent souvent en fonction de ce que l’on attend d’eux et s’adaptent.
Si je ne parviens pas à trancher la question, celle-ci en soulève d’autres : Pourquoi les garçons sont-ils plus souvent diagnostiqués ? Ne prenons-nous pas assez en compte l’inattention qui peut aussi être problématique ? Comment mesurer si l’enfant s’adapte aux attentes sociales en “camouflant” son TDAH ? Et dans quelle mesure les attentes de genre interfèrent ?
Et si ce n’était pas un TDA/H ?
Je vous invite à lire cet article d’Amélie qui donne des éléments de réponse. Si le diagnostic n’est pas posé, les éléments qui vous ont alertés ne sont pas pour autant à négliger.
L’inattention supposée peut être liée à des problèmes d’audition par exemple. Les enfants peuvent aussi changer de comportement au fur et à mesure de leur évolution. Ils peuvent être agités suite à des changements de rythme de sommeil, de contexte familial ou scolaire…
Prenez le temps d’en discuter avec lui ou elle.
Si vous êtes adultes et que vous vous trouvez changé (plus impulsif, plus inattentif, plus agité…), interrogez-vous sur ce qui a changé dans votre vie. Est-ce contextuel ou plus durable ? N’hésitez pas à en parler autour de vous ou à consulter d’autres professionnels de santé.
Conclusion
Le TDA/H est un trouble complexe qui nécessite de prendre le temps de le comprendre avec bienveillance. Chaque cas est différent.
Un diagnostic précoce et une prise en charge adaptée peuvent permettre à la personne concernée de surmonter ses difficultés et de valoriser ses forces. Il n’est jamais trop tard pour un diagnostic. Les adultes aussi peuvent être pris en charge.
Si vous pensez que votre enfant ou vous-même pourriez être concerné par le TDA/H, n’hésitez pas à consulter un spécialiste qui vous guidera dans ce processus. Les défis sont nombreux, mais avec le bon accompagnement, on peut s’épanouir pleinement et en faire une richesse.
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